Message de la Présidente de la Commission DPP
Je suis devenue présidente de la Commission au beau milieu d’une crise qu’aucun de nous n’aurait pu imaginer arriver, sauf peut-être ceux ou celles qui écrivent des histoires ayant lieu dans un futur imaginaire, trouble et inquiétant. Nous avons sans doute tous et toutes un peu l’impression de vivre en pleine dystopie.
Bref, les derniers mois ont été difficiles pour la communauté littéraire et le monde artistique en général. Mais il nous faut continuer, persévérer, et trouver des manières de continuer à travailler, à y croire.
La CDPP, malgré que son fonctionnement ait été compliqué par la situation, n’avait, elle non plus, pas le choix de persévérer, de continuer à travailler, à y croire. Des auteurs et autrices, dont certain(e)s sont dans une situation extrêmement précaire, avaient plus que jamais besoin de cet argent.
L’équipe de la Commission et ses partenaires, les bibliothèques, ont donc travaillé d’arrache-pied pour compiler les données d’une part, et enregistrer, trier, évaluer les demandes d’autre part. Un délai supplémentaire de huit semaines a été donné aux auteurs et autrices pour qu’ils et elles puissent poster leurs formulaires. Les membres de l’équipe, travaillant comme nous tous depuis leur domicile, ont ainsi reçu chez eux des montagnes de cartons contenant de milliers de dossiers à évaluer et à valider. Puis il a fallu calculer la part de chacun, de chacune, au sein de la somme versée à l’ensemble de la communauté pour cette année, en fonction des critères du programme et de ses règlements, valider les sommes, préparer les chèques et les envois… le tout pendant les premières semaines de 2021, lors du sommet de la deuxième vague de la pandémie.
Parallèlement à ces défis nouveaux, la Commission a dû trouver des manières de se rencontrer et de continuer son travail malgré les circonstances. Nous qui pouvions nous voir en personne et travailler dans un esprit de convivialité, avons dû tenter de reproduire cela via les plateformes que nous pratiquons maintenant tous et toutes assidûment, et que nous avons bien hâte de quitter pour retrouver nos collègues, amis et proches en chair et en os.
En tant que Commission, nous avions des dossiers à faire avancer, dont celui de la représentativité de la commission, déjà assez remarquable, mais qui pouvait encore l’être davantage en matière de genres littéraires et de diversité. Nous oeuvrons actuellement au recrutement de deux nouveaux membres, un auteur anglophone et un francophone, notamment.
Il y a néanmoins une bonne nouvelle dans tout ça : malgré tout, la littérature continue de vivre et elle s’avère même plus forte. Elle est plus que jamais un refuge, une source de bonheur, réconfort, un appui pour penser notre société et son avenir. Pour imaginer l’après. Malgré la pandémie et les confinements, les gens lisent, peut-être même encore davantage. Ils achètent des livres, empruntent dans les bibliothèques, en format numérique, audio et lorsque possible, papier. C’est pour cela que nous, auteurs et autrices, ne devons surtout pas baisser les bras. La littérature a l’habitude du temps long et du travail patient alors même que le monde va très vite. Elle est merveilleusement armée pour cette situation. Elle nous aidera à en sortir, et à reprendre notre envol.
Bonnes pensées à tous et toutes. Continuez à écrire. Soyez prudents.
-Mélikah Abdelmoumen, Présidente, Commission du droit de prêt public